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Depuis une trentaine d’années, le terme “réconciliation” prend de plus en plus de place dans la sphère publique et juridique au Canada. Bien plus qu’une simple reconnaissance des injustices subies par les Premières Nations et Inuit et qu’une réparation des torts du passé, elle représente une volonté de refonder les bases d'une société où les contributions de tous les acteurs de la société canadienne sont valorisées.

Dans ce cadre, la réconciliation devient un moteur de progrès collectif, permettant non seulement de valoriser les savoirs et les approches autochtones, mais aussi de renforcer la cohésion sociale et de créer un avenir où chacun contribue à la prospérité économique, sociale et culturelle.

Comme le démontrent les recherches et les partenariats initiés par l’Institut Ashukan, ce processus engage non seulement à reconnaître et à inclure les perspectives autochtones dans nos actions présentes, mais aussi à réfléchir aux dimensions historiques et contemporaines qui influencent cette démarche de réconciliation. Tous ces aspects ouvrent la voie à des réflexions profondes et inspirantes !

Historique

Cette volonté de se réconcilier est née de plusieurs enquêtes et commissions nationales, comme la Commission royale sur les peuples autochtones (CRPA) et la Déclaration de réconciliation de 1998. La plus marquante est la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR) qui, par la publication de son rapport et l’énonciation de 94 appels à l’action en 2015, a positionné le concept de la réconciliation au cœur des discussions et transformations sociétales vouées à l’amélioration du vivre-ensemble avec les Peuples autochtones au Canada.

Pourtant, malgré les initiatives et les actions entreprises au sein de plusieurs institutions publiques et privées depuis plusieurs années, la notion de réconciliation demeure polysémique, ce qui complexifie la mission de sa mise en œuvre.

C’est avec la volonté d’éclairer la pluralité de concepts et de défis que le projet du SCA a vu le jour. Cet évènement se donne pour mission de structurer et de faciliter un dialogue inclusif autour des multiples dimensions de la réconciliation entre les Peuples autochtones et la société canadienne.

Impliquant la reconnaissance et la mise en œuvre des droits autochtones, leur participation active dans la gouvernance nationale, la réconciliation se manifeste à différents niveaux.

  • Échelle nationale

Des réformes politiques visant la reconnaissance des droits autochtones et l’intégration de leurs perspectives dans les lois et règlements.

  • Échelle communautaire

Les initiatives locales jouent un rôle essentiel. La collaboration étroite avec les communautés permet de mieux répondre à leurs besoins spécifiques, tout en renforçant le développement des capacités.

  • Échelle individuelle

La réconciliation débute souvent par un travail introspectif. Transformer les mentalités, renforcer les liens interpersonnels et lutter contre les préjugés sont des étapes cruciales.

Chaque personne engage son processus personnel de réconciliation. Les paroles des peuples autochtones sur ce sujet guident vers une prise de conscience collective et individuelle.

En se reflétant de manière pluridimensionnelle, la réconciliation est un processus complexe qui touche plusieurs secteurs de façon transversale. D’un point de vue économique, il est crucial de garantir l’accès aux opportunités pour les Autochtones. En encourageant leur participation à la gouvernance économique, reconnaitre leurs droits et leurs conceptions des territoires et des ressources naturelles constitue un point de départ.

En éducation, l’intégration des savoirs autochtones dans les systèmes scolaires et la valorisation de leurs compétences renforcent l’autonomie culturelle et historique des communautés.

L’inclusion des entreprises autochtones dans les chaînes d’approvisionnement et la promotion de leurs produits sont également des éléments vitaux pour favoriser un développement économique durable.

Enfin, l’employabilité et le développement professionnel doivent s’accompagner de programmes de formation spécifiques et d’une reconnaissance des compétences culturelles uniques des Autochtones, y compris la transmission des savoirs traditionnels.

Ces efforts visent à renforcer la fierté identitaire des peuples autochtones, tout en créant des environnements professionnels inclusifs et respectueux de leurs cultures et traditions. Ce processus contribue à l’épanouissement personnel et collectif, tout en soutenant le dynamisme des communautés autochtones.